...1899, Louise Degrend, ayant passé les vingt six premières années de sa vie en Allemagne, arrive dans un petit village du nord de la France afin d'y exercer son métier d'institutrice. Rapidement, la jeune femme fait la connaissance du jardinier de l'école, Maurice Halard, de cinquante ans son aîné, avec lequel elle sympathise dès les premiers instants. Mais bientôt, le vieillard tombe amoureux de Louise...Malheureusement c'est à François Comtés, jeune étudiant en médecine, qu'elle a promis son coeur.

Un jour, alors qu'il aide la jeune femme à s'installer dans sa nouvelle demeure, Maurice se voit intrigué par une vieille poupée qu'il ne peut s'empê cher de dérober. Dès lors, celle-ci sera son intime confidente.

Rongé par des sentiments qu'il ne maîtrise plus, Maurice n'a d'autre choix que de dévoiler à Louise cet amour si fort. Comment une femme si jeune pourrait-elle s'éprendre d'un homme si vieux ? Simple prétexte, s'obstine le vieillard, persuadé qu'elle refuse de lui admettre qu'elle l'aime.

Pourtant, il y a ces rêves de sauvages et sombres étreintes qui la hantent chaque nuit ainsi que ces longues et passionnantes discussions avec le charmant petit vieux. Ces discussions ne manquent pas de choquer Louise qui s'étonne à chaque fois que cet homme si croyant se détourne de la morale Chrétienne et des normes de la société.


Face au désarroi de Maurice, son ami Joseph, curé de la paroisse, tente de lui venir en aide. En vain...

Maurice pénètre bientôt les souvenirs de la poupée, et voit alors les sourires négatifs des anges qui dansent et se moquent au travers du déséquilibre de l'amour vieux. Il entend alors la voix de la poupée lui souffler ses idées malsaines, des idées qui l'aideraient à s'emparer du coeur de la jeune fille.


Jamais il ne laisserait Louise et François vivre paisiblement leur amour. Il fera alors des élèves de celle-ci ses sinistres complices : le harcèlement des enfants deviendra vite insupportable. Peu de temps plus tard, il récolte le fruit de ses plans sordides lorsque Louise, dépressive et ayant quitté son poste, se tourne vers lui pour trouver un peu de réconfort. Touché par la fragilité et la naÏ veté de Louise en ce doux moment d'intimité, Maurice se laisse aller à de nouvelles propositions plus que troublantes. Il se heurte alors une fois de plus au refus et à l'indignation de Louise.

Le désespoir fera ainsi place à la haine et au désir de vengeance.


Le pauvre petit vieillard toujours manipulé par ce vulgaire bout de chiffon décide de la blesser au plus profond d'elle-même en faisant de son futur époux, François, sa victime. Maurice invite alors ce dernier à visiter la crypte de l'église du village et après lui avoir porté un coup à la nuque, l'y enferme...mort.

Triste, désespéré est le pauvre Père Joseph, à qui son meurtrier d'ami avait confessé ses sombres desseins. Tenu par le secret de la confession, le curé devient malgré lui complice de cette tragédie ; deux brasiers viennent d'être allumés en enfer.

La disparition subite de François inquiète Louise et l'amène à penser qu'il s'est moqué d'elle. Amplifiés par les mensonges de Maurice, le doute et la déception s'emparent d'elle.

Mais quelques jours plus tard lors d'une procession religieuse annuelle, on découvre le cadavre transi de François. A ses côtés, on retrouve le pendule d'argent de Maurice qu'il pensait avoir égaré... Louise se rend compte des plans machiavéliques mis en oeuvre par le vieillard et se promet de le maudire à jamais. Les portes de la démence s'ouvrent à elle. L'avenir n'aura même pas le temps d'effacer cette tragique blessure que, deux jours plus tard, ne pouvant supporter la perte de son bien-aimé, elle s'enfuit dans les collines et se donne la mort par un matin brumeux en se jetant d'une falaise...


Le rire des enfants a disparu, laissant place au lourd bruit sourd du silence...

Lors des obsèques de la jeune femme, Maurice, spectateur caché car recherché par la maréchaussée, constate amèrement que cet amour passionnel l'a aveuglé et rendu fou. Le vieil homme a tout perdu et Louise, où qu'elle soit, le hait à jamais. Comment un homme de foi a t-il pu devenir l'auteur d'une telle tragédie? Il se déteste et abhorre cette poupée insignifiante qui s'est moquée de lui.

Après quelques très longues heures de calvaire, assailli par les remords et ne supportant plus le poids de ses actes, il décide enfin d'être son propre bourreau, il doit payer... il se condamne en se donnant la mort à son tour...


Le rire de la poupée a déchiré le silence en l'église de Joseph Croix, tel le cri perçant d'un oiseau du malheur... Il ne retrouvera certainement jamais la paix de l'âme...


Dieu pleure et se meurt,


l'Amour a tué...